Boeuf Fermier du Maine
BFM baisse ses cotisations
Pour coller au marché, l'association Bœuf Fermier du Maine (BFM) a décidé de baisser ses cotisations au 1er juin.

Alors que le prix de la viande bovine bat chaque semaine de nouveaux records, dans un marché tendu par le manque de disponibilité, les viandes sous Label peinent à se démarquer en prix du conventionnel, et donc à trouver des animaux. C'est du moins le constat fait par l'association BFM, et son président Mickaël Croiseau, éleveur de charolaises au Grand Lucé (72) : "On a connu une bonne année en 2024 avec une hausse de +4 % de nos volumes. Et depuis le 1er janvier 2025, on est à +2 %. La demande en viande Label Rouge est plus forte, tirée par les bouchers qui constatent que le prix de la viande standard arrive au même niveau que le Label". A contrario, trouver des éleveurs qui acceptent de s'engager dans un cahier des charges Label lorsque le différentiel prix s'amenuise, n'est pas si simple. Ainsi, BFM qui écoule à l'heure actuelle "entre 55 et 60 bêtes par semaine" pourrait viser un potentiel encore plus important s'il y avait les animaux en face.
Le juste équilibre
Si l'éleveur se "réjouit du prix de la viande payé aux producteurs aujourd'hui, essentiel pour maintenir l'élevage dans des zones comme les nôtres", sa casquette de président de BFM l'amène aussi à observer avec attention "l'équilibre de la consommation" qui fait que passé un certain stade, le consommateur peut se détourner du produit. Mais selon lui, "notre Label rouge BFM a une belle carte à jouer". Malgré un coût supplémentaire du cahier des charges lié notamment à la finition au lin Bleu Blanc Coeur (voir encadré), Mickaël Croiseau mise sur le rendement des carcasses et le poids supplémentaire : "Les races laitières à 5,70 € par exemple, deviennent plus chères dans l'assiette du consommateur que les labels qui ont un meilleur rendement".
BFM baisse ses cotisations
Pour inciter des éleveurs à les rejoindre et essayer de retrouver des animaux, Bœuf Fermier du Maine a décidé de rogner sur ses seules sources de revenu : les cotisations des éleveurs adhérents. "Le conseil d'administration a décidé de baisser de moitié les cotisations depuis le 1er juin, qui passent de 1 % du chiffre d'affaire à 0,5 %" annonce Mickaël Croiseau. Soit un effort d'environ 20 000 € pour la structure associative qui compte 3 salariés pour 1,6 équivalents temps plein. "On peut le faire car notre situation financière est saine, précise l'éleveur sarthois, ajoutant que les abatteurs et les bouchers vont aussi baisser leur niveau de cotisation, pour montrer que chacun fait des efforts, car nous sommes une filière". A voir si cela sera suffisant pour attirer plus d'animaux dans la filière.