Intempérie
Des cultures grêlées dans le sud-est
Un orage de grêle très localisé a concerné un secteur du sud-est sarthois, vendredi 13 juin au soir. Le colza surtout, mais aussi l'orge et le maïs ont été impactés, avec une première estimation de 30% de dégâts.



C'est un secteur fréquemment touché par les orages de grêle au printemps qui a, vendredi dernier, de nouveau été victime d'un épisode très localisé, sur les communes de Marçon et Dissay-sous-Courcillon. L'année dernière, le 19 juin, un couloir de grêle avait fait d'importants dégâts autour de Château-du-Loir, entraînant des pertes irréversibles sur des cultures approchant la maturité. Le phénomène du 13 juin 2025 est de moins grande ampleur, mais dans le bourg de Marçon, Xavier Fresneau, viticulteur, a vu son jardin mis à sac par 10 mm de grêlons " presque gros comme des noix. " " Mais 250 mètres plus haut, dans les vignes, il n'y a quasiment pas eu d'impact. Et à 1 kilomètre, il n'y a pas une goutte d'eau, c'est dire si l'orage était localisé ", raconte-t-il.
Le colza et l'orge impactés
Si le vignoble de Jasnières et Coteaux-du-Loir semble avoir été préservé, des cultures ont été impactées sur un secteur proche du bourg de Marçon et le long du Loir, et couvrant une partie de Dissay-sous-Courcillon. Jérôme Degallaix, céréalier sur cette commune, a vu la grêle tomber vers 18 h. Sur sa surface, il cultive du colza, du blé et de l'orge, mais aussi du quinoa et du pois-chiche pour la CAPL et de la coriandre graines pour une entreprise du Gers, des cultures à cycle court qu'il a choisies pour leurs moindres besoins en eau. Il estime que la moitié de sa surface de colza est impactée : la culture grêlée a blanchi, les siliques ouvertes, les graines perdues. " J'ai aussi de l'orge, qui arrivait à maturité, avec des épis entiers tombés par terre. " L'agriculteur a reçu mardi matin un expert mandaté par son assureur, MMA, auprès duquel il souscrit une assurance grêle : ce dernier a estimé entre 5 et 40% les dégâts sur colza, 2 à 30% les dégâts sur orge et moins de 5% sur blé.
30 à 40% de dégâts
Dans le secteur, les témoignages se recoupent : le colza, surtout, est impacté, parfois jusqu'à 40%, le maïs est aussi un peu lacéré. Certains agriculteurs ont déjà été touchés l'année dernière, et bien plus violemment, sur toutes les cultures. Grégory Richard, jeune agriculteur installé à Marçon en cultures et vergers de pommes à cidre, estime être impacté sur une vingtaine d'hectares : le colza, mais aussi le maïs. " Les dégâts sont estimés à 30% à ce stade, ce qui est moins catastrophique qu'en 2024 mais reste compliqué à gérer. L'année dernière, les maïs impactés se sont remis ", indique Lydie Ménard, agricultrice à Saint-Pierre-de-Chevillé et référente calamités agricoles pour la FDSEA de la Sarthe. Pour les agriculteurs, cet événement s'ajoute à une situation culturale compliquée par la sécheresse, avec des plantes qui se dessèchent plus rapidement que la normale, et aux PMG probablement amoindris.