Des producteurs « dépouillés jusqu’au trognon »
L’ANPP et la FNPF ont fait appel aux arboriculteurs de toute la France pour dénoncer les faibles prix d’achat des GMS et la non-revalorisation du prix des fruits.
L’ANPP et la FNPF ont fait appel aux arboriculteurs de toute la France pour dénoncer les faibles prix d’achat des GMS et la non-revalorisation du prix des fruits.

Samedi 14 janvier, suivant le mot d'ordre national des producteurs de fruits, la FRSEA a mobilisé en Pays de la Loire une soixantaine de producteurs pour une action à Angers, où se tenait le Sival cette semaine. Les arboriculteurs ont effectué une opération de stickage des produits non-rémunérateurs et exposé des pommiers arrachés juste avant. Lundi 16 janvier, les producteurs de cerises ont suivi le mouvement national.
La cause de cette mobilisation ? Depuis plus de 6 mois, les distributeurs de pommes et de poires ne réagissent pas aux demandes des arboriculteurs. Assommés par les coûts de production, ceux-ci dénoncent le faible prix proposé par les GMS par rapport à la somme que le produit leur coûte à produire.
Il manque 20 centimes du kilo
Au-delà de la dimension financière, les producteurs sont touchés psychologiquement ; la non reconnaissance de leur travail pousse ces derniers à bout : « voir une parcelle arrachée, c’est toujours un crève-cœur », confie Eric Timmerman. Ce sont en effet des cultures pérennes familiales qui sont aujourd’hui détruites, un savoir-faire depuis des générations qui prend fin petit à petit. « Pour vivre correctement », il est nécessaire que les prix de marchés soient revus à la hausse. La communauté arboricole demande une ravalorisation de +20 centimes d’euro. Avec l'augmentation des charges et des prix trop bas, « on peut perdre 300 à 400 000 voire 500 000 € si rien n'est fait ; on peut ne pas s’en remettre », constate l’arboriculteur sarthois.
Stickage et arrachage
Samedi à Angers, des dizaines d’arboriculteurs se sont rassemblés, épaulés par leur présidente nationale Christiane Lambert. Toute pomme ayant un prix au kilo inférieur à 1,50 € se voyait décorée d’un logo: “Producteurs dépouillés jusqu’au trognon”, de même que les produits transformés présentant des prix trop faibles pour être rémunérateurs. Quelques affiches ont été disposées dans les rayons de façon à laisser aux consommateurs des explications sur l’importance de leurs achats. De plus, certains pommiers arrachés ont été débités devant ces grandes surfaces, l’objectif étant de faire prendre conscience que demain, il n’y aura plus de vergers de pommiers français si nous persistons dans ce sens.