Loi Contraintes
FDSEA et JA mobilisés dans les rues du Mans
Lundi soir, 150 agriculteurs de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs s'étaient donnés rendez-vous place des Jacobins au Mans pour maintenir la pression afin que la loi Duplomb soit adoptée. De nombreux agriculteurs voyaient dans ce texte un premier geste politique fort en faveur du monde agricole. Une motion de rejet du texte et ses amendements a été votée lundi soir par les députés.





C'est sous les coups de 20h que les tracteurs se sont retrouvés place des Jacobins au Mans avant de rejoindre la Préfecture où une audience avec les responsables syndicaux était prévue. Plus de 150 manifestants avaient ainsi répondu présent à l'appel à mobilisation lancé quelques heures auparavant par le syndicat majoritaire agricole ainsi que par JA 72 face à une loi Duplomb "complètement détournée et détricotée" selon Dominique Rousseau, secrétaire général de la FDSEA. En effet, avec 3 500 amendements déposés, notamment par la gauche et les écologistes, cette loi qui, à la base, était censée alléger les contraintes qui pèsent sur le monde agricole et renforcer la souveraineté alimentaire nationale, s'est retrouvée paralysée avant même d'entrer dans le vif du débat parlementaire, illustrant l'ampleur des divisions politiques sur l'avenir du modèle agricole français.
La motion de rejet votée
Pour rappel, ce lundi, la proposition de loi portée par le sénateur Laurent Duplomb, visant à "lever les contraintes" pesant sur le monde agricole, était au programme de l'Assemblée nationale. En fin de journée, le verdict est tombé : la motion de rejet préalable a été adoptée à une large majorité (274 voix contre 121), mettant un terme à l'examen du texte dans l'hémicycle. "C'est une bonne nouvelle pour le monde agricole", estime Denis Pineau, tout en appelant à "rester vigilant" pour la suite des débats. Dans les faits, le rejet du texte entraîne sa transmission directe en Commission mixte paritaire (CMP), composée de sept députés et sept sénateurs, chargés de trouver une version de compromis. Fait notable : c'est bien la version initiale du texte voté au Sénat qui sera examinée par la CMP. "C'est une bonne chose, car il était inconcevable que cette loi puisse être discutée dans de bonnes conditions au vu du contexte", confie Anabelle Chartrain, vice-présidente de la FDSEA de la Sarthe.
Le préfet alerté
Dans ce contexte politique marqué par l'incertitude, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de la Sarthe ont interpellé Emmanuel Aubry, préfet du département, afin qu'il relaie auprès du Gouvernement l'impatience grandissante du monde agricole. Les représentants syndicaux réclament une loi "de bon sens", en phase avec les réalités du terrain et orientée clairement vers la souveraineté alimentaire. "C'est sur ce point que nous attendons une réaction du Gouvernement. Nous voulons une date claire et rapide", a insisté Damien Rousseau, secrétaire général JA72. Déterminés à obtenir des avancées concrètes, les agriculteurs sarthois ont fixé un ultimatum : le 15 juin, date à laquelle ils attendent une réponse claire de la Commission mixte paritaire. Et si rien ne bouge d'ici là, il n'est pas exclu que les tracteurs reprennent la route.