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Jean-François Ramond Président du Cravi (Comité régional avicole)
"Il y a des débouchés pour les aviculteurs qui veulent produire"

Majoritairement portée par le poulet, la consommation de volaille repart à la hausse en France et les abattages ont augmenté de 8 % en 2024. Une bonne nouvelle pour les éleveurs ligériens ?

Oui, nous sommes clairement dans une meilleure phase, avec une forte augmentation de la demande, surtout en poulet standard. La demande en bio a quant à elle été divisée par deux et le label est en chute également. Aujourd'hui, il y a des débouchés pour les aviculteurs qui veulent produire. Les vides sanitaires n'excèdent souvent pas les 8 jours, quand ils s'étalaient jusqu'à 4 à 5 semaines l'an dernier à la même période... Mais malgré cela, il n'est pas facile de recréer une dynamique. 

Comment explique-t-on ce manque d'attrait pour une filière pourtant porteuse ?

Les vides sanitaires longs ont pu décourager certains, notamment les jeunes qui avaient engagé des investissements. Aujourd'hui, on constate que les surfaces de production se contractent dans la région, sous l'effet de plusieurs phénomènes, principalement l'âge des exploitants et le faible taux de reprise des bâtiments anciens. Quant aux bâtiments neufs, leur construction pourrait être freinée et par les coûts de production et par le fait qu'une grosse partie de l'enveloppe régionale du PCAE est déjà consommée... Dans ce contexte, la stratégie nationale définie par l'interprofession Anvol, qui vise à construire 400 nouveaux bâtiments, risque d'être compliquée à atteindre. L'aval a sa part de responsabilité dans cette situation. Et même si les éleveurs ont été bien indemnisés, la grippe aviaire a joué dans la démotivation d'un certain nombre d'entre eux.

L'influenza aviaire est pourtant derrière vous désormais ?

Oui et cela fait du bien, grâce à la vaccination ! Nous n'avons plus de cas dans la région depuis le printemps 2024. Quand je vois ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis, nous pouvons être fiers en France d'avoir fait le choix de la vaccination, même si cela nous prive encore de certains marchés, pénalisant beaucoup la filière canard de chair. Le stock de canards de chair qui s'est accumulé devrait être résorbé lorsque le Royaume Uni ré-ouvrira ses marchés. Mais pour l'heure, le surstock, de 2500 tonnes, n'est pas écoulé, ce qui complique la situation, avec pour conséquence des abattoirs qui ne tournent pas à plein régime, des éleveurs contraints à des vides sanitaires, et des frais supportés par les groupements. Certains éleveurs abandonnent même le canard pour se tourner vers le poulet.

Enfin, la question de la prise en charge de la vaccination par l'Etat, aujourd'hui de 85 %, mais qui va être abaissée à 75 %, reste aussi prégnante pour la filière. 

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