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Vignobles
" La tendance est positive "

A quelques jours de l'inauguration de la Maison du Vignoble, Sandrine Pairel, oenologue, dresse un bulletin de santé cultural et commercial des vins AOP sarthois.  

Quel est l'état cultural début juillet ?

Avec les quantités d'eau tombées, il y a forcément des symptômes liés à un peu de botrytis et surtout beaucoup de mildiou. Celui-ci se développe avec des températures d'au moins onze degrés. Or, le printemps a été frais et humide. Et en juin, on était en-dessous des normales de saison.   

 

La vigne a besoin de 400 à 600 mm d'eau par année. Ce chiffre a-t-il déjà été atteint ?

Oui, on est déjà à 500 fin juin ! Les "troupes" sont dans l'attente. Nous avons eu droit à une semaine catastrophique mi-juin (semaine du 17 au 23, ndlr) avec de forts cumuls, notamment de type orageux, parfois 80 mm par endroit. 

 

Les viticulteurs ont donc eu recours à des traitements massifs ?

Oui, depuis le début de l'année, ils n'ont pas eu le choix. En mai, on avait déjà atteint le total du traitement d'une saison. Avec du cuivre pour les producteurs bio et des molécules plus ou moins pénétrantes pour les conventionnels. C'est une lutte permanente depuis que la vigne a débuté sa croissance. Celle-ci a commencé cette année précocement. L'hiver a été très pluvieux et doux. J'ai édité le premier bulletin le 25 mars alors qu'il est habituel de le faire autour du 20 avril. A contrario, la saison sera plus tardive qu'en 2023. La vigne a beaucoup ralenti. Mais il n'y a pas de parcelles endommagées car les viticulteurs ont été très attentifs. Ils étaient sur le tracteur tout le temps, enfin, quand ils le pouvaient... Car les sols étaient très mouillés. 

 

Finalement, quelle est la tendance pour les prochaines semaines ? 

Même si 70 % des parcelles ont été attaquées par le mildiou, la situation n'est pas gravissime. J'ai eu néanmoins des craintes mi-juin lorsque l'on voyait très bien la germination de la maladie sur les grappes. Mais celles-ci ont finalement bien séché. Avec le traitement et les températures plus sèches fin juin, au moment de la période sensible de la fleur, la tendance est plutôt positive.  

 

Certaines régions traversent une période de sinistrose, notamment dans le Bordelais. Votre appellation résiste-t-elle dans ce contexte ?

Notre appellation produit 60 % du blanc, le reste étant majoritairement du rouge et un peu de rosé. Le Pineau d'Aunis est toujours recherché alors que nos blancs continuent à bien se vendre même si on ressent un ralentissement cette année pour le Jasnières* (voir encadré ci-dessous) dans le principal "canal" de commercialisation, la vente directe à la cave (70 % des ventes). Il n'a pas fait beau au printemps et les gens se sont moins déplacés. On remarque aussi une baisse dans la grande distribution. Cependant, nous ne sommes pas impactés comme la Loire et la Touraine. La consommation de vin diminue en France alors que la concurrence de la bière se renforce. Néanmoins, les blancs attirent de plus en plus de jeunes de 30-35 ans, dont le mode de consommation est plutôt l'apéro festif entre copains, de manière occasionnelle. On se doit donc de continuer à miser sur la qualité, même si l'effet millésime est très marqué chez nous. Celui de 2023 qui s'était vinifié assez rapidement, a été mis sur le marché assez tôt car il était "facile" à boire, c'est-à-dire rond et aromatique.

 

Quel était le niveau de la production en 2023 ?

Quasiment 6 000 hectolitres, globalement comme en 2022. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu des volumes comme cela. Nous avons donc des stocks et des moyens de "fournir" mais la demande est un peu plus ralentie depuis le début de l'année.  

 

Vous avez fêté les vingt ans du Salon à l'Abbaye de l'Epau. Combien de références furent présentées?

Une centaine venant de dix-neuf domaines. Nous sommes vingt en tout. Et toutes nos exploitations se maintiennent. Quand un vigneron part à la retraite, il y a une reprise. Ce n'est pas le cas dans tous les vignobles de la Loire.  

 

La Maison du Tourisme et du Vignoble sera inaugurée le 9 juillet. Voilà "l'outil" de promotion tant attendu !

Oui, on voulait être visibles, que chaque personne qui transite par nos vignobles puisse y acheter du vin facilement. Nous serons au cœur de La Chartre/Loir, Place de la République, côte à côte avec La Maison du tourisme. Tous les vignerons qui le souhaitent seront représentés et leurs bouteilles proposées à la vente. Avec cette Maison, il y aura une vie "avant" et une vie "après" pour le vignoble...

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