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Le GDS teste l'hyperthermie contre le varroa

Le GDS apicole 72 s'est équipé en 2023 d'un caisson d'hyperthermie pour traiter les ruches contre le varroa, ennemi n°1 des colonies d'abeilles. Le test réalisé dans le rucher pédagogique est suivi par comptage de parasites.

Un traitement de la ruche à l'acide oxalique pour lutter contre Varroa destructor.

Maîtriser le niveau d'infestation des ruches par Varroa destructor est une préoccupation majeure des apiculteurs. L'acarien, qui affaiblit les colonies et transmet certains virus, comme celui des ailes déformées, entraîne des pertes de production importantes, sur l'abeille Buckfast comme sur l'abeille Noire. Le sujet était -entre autres- au cœur d'une journée technique organisée samedi 24 février par le GDS apicole de la Sarthe, qui a rassemblé une cinquantaine d'adhérents à Laigné-en-Belin.

Résistance aux acaricides

La lutte contre le varroa est d'autant plus délicate qu'il devient résistant à l'amitraze, la principale molécule acaricide employée. Pour faire face, le GDS Apicole 72 met en place un programme sanitaire d'élevage qui, à travers une " commission alternance ", définit une rotation de produits de façon concertée avec les apiculteurs et les autres GDSA régionaux. Ainsi, la molécule tau-fluvalinate est utilisée en remplacement une année sur 4 ou une année sur 3 pour "déshabituer" les acariens à la première. "Mais on trouve déjà tellement de cette molécule dans la nature (elle est notamment employée par les arboriculteurs) qu'elle n'est pas tellement efficace à la dose autorisée par l'AMM du produit", souligne Catherine Trouillet, présidente du GDSA 72. 

Moyens biotechniques

Pour compenser ce faible arsenal de lutte, le GDSA conseille de combiner la chimie à des moyens biotechniques. Jérôme Vandame, expert à la Fnosad (fédération nationale des organisations sanitaires apicoles départementales), est venu rappeler ces solutions aux apiculteurs sarthois. Ainsi, la technique du retrait de couvain mâle est une façon d'éliminer tous les parasites cachés dans cette partie de la ruche -leur endroit préféré, car fermé plus longtemps que le couvain des ouvrières. Le traitements à l'acide oxalique hors couvain avec encagement de la reine (ce qui empêche la reine de pondre pour que le couvain pondu en amont soit retiré) et le traitement hors couvain hivernal sont des solutions complémentaires. "L'acide oxalique, qui n'est pas dangereux pour la colonie, va éliminer ainsi les varroas qui sont sur le dos ou le ventre des abeilles", explique Catherine Trouillet.

Traiter les cadres à 42°C

La journée a été l'occasion de mettre en avant une nouvelle technique testée depuis peu dans le rucher pédagogique du GDSA 72 : l'hyperthermie. Ce traitement à la chaleur éprouvé dans les pays de l'Est et utilisé par un apiculteur professionnel de Savoie paraît prometteur. Il consiste à faire monter en température les cadres de couvain à 42°C dans un caisson sécurisé pendant 2 h 30, sans abeilles. " Le varroa ne supporte pas cette température mais cela ne dérange pas le couvain qui peut vivre jusqu'à 45°C ", explique Catherine Trouillet. L'idée est, dans la ruche où restent les abeilles, de réaliser en parallèle un traitement à l'acide oxalique pour éliminer les varroas phorétiques (ceux que les abeilles portent sur elles).

Caisson sécurisé

En 2023, le GDSA 72 a fait l'acquisition d'un caisson d'hyperthermie suite à l'obtention d'une subvention départementale. La technique est ainsi en test depuis le printemps dernier sur la colonie du rucher pédagogique de Laigné-en-Belin, avec comptage de varroas pour en suivre l'efficacité. "Ce traitement, compatible en bio, peut être fait toute l'année du moment où l'on peut ouvrir la ruche", indique Catherine Trouillet, qui a traité par deux fois sa propre colonie et procède aussi à des comptages de parasites. Pour l'instant, le résultat de ces tests est plutôt empirique (les abeilles paraissent plus belles en sortie d'hiver), l'analyse étant en cours pour le GDSA 72 qui poursuit les comptages -l'équipe attend notamment de voir l'impact sur la récolte 2024. "Nous espérons, grâce au caisson partagé, convaincre progressivement les adhérents à adopter cette pratique".

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