Statistiques
Les chiffres 2024 de l'installation en Sarthe
Le 3 octobre dernier se tenait le comité départemental de l'installation. En Sarthe, 96 installations aidées ont été recensées en 2024.
C'est l'un des chiffres les plus élevés de ces dernières années. 96 agriculteurs se sont installés avec les aides en Sarthe en 2024, contre 76 en moyenne sur les 5 années précédentes. Une dynamique favorable qui peut sans doute en partie s'expliquer par la mise en place en 2024, d'une nouvelle DJA* plus généreuse : en moyenne le montant de la DJA 2024 s'est élevé à 32 880 €, soit une différence d'un peu plus de 4 000 € avec l'année 2023. Une goutte d'eau à l'échelle d'un projet d'installation, mais les petits ruisseaux faisant les grandes rivières...
Si les chiffres de l'installation non aidée n'ont pas été officiellement répertoriés par le CDI, le comité les estimait ces dernières années à près de la moitié des installations totales (entre 160 et 180 par an en Sarthe). Un chiffre à mettre en rapport avec celui des départs (retraite + départs anticipés) estimé en 2024 à 285, et qui traduit un taux de renouvellement pour la Sarthe de 6 installations pour 10 départs.
A noter qu'en termes de productions, la part de l'installation en élevage est en hausse par rapport à 2023, notamment en bovins viande et en volailles (voir figure ci-dessous). En revanche, comme la crise du bio pouvait le laisser penser, seuls 3 projets sur 96 ont porté une installation en agriculture biologique, soit une proportion de 4 % seulement des jeunes installés avec les aides, contre 24 % l'année précédente, alors même qu'au stade du PAI (Point accueil installation), 18 % des potentiels porteurs de projets envisageaient de s'installer en bio. La différence a donc été assez marquée l'année dernière entre l'intention de départ et la possibilité offerte par les marchés de s'installer en bio. A voir si la reprise qui semble se réamorcer en 2025 se traduira dans les faits par une plus grande proportion d'installations en bio.
Flambée du capital
Autre écueil pointé par les membres du CDI : le montant des reprises qui ne cesse de progresser, notamment au regard de l'augmentation continue des prix des matériels, mais aussi depuis plusieurs années, des cheptels. Si personne, parmi les producteurs, ne se plaint d'un prix de la viande ou du lait trop élevé, Mickaël Croiseau, représentant d'Agrial au CDI, s'interrogeait malgré tout ouvertement sur "la capacité des jeunes à pouvoir reprendre des ateliers et s'installer en viande bovine", à l'heure où certaines catégories d'animaux avoisinent les 8 €/kg. Vaste débat qui renvoie clairement à la question du financement de l'installation, mais aussi à celle de "l'accompagnement des cédants", comme l'évoquait de son côté Bruno Ouille pour la Cafel. En effet, et les spécialistes le rappellent régulièrement, l'installation, c'est avant tout une "rencontre" entre un jeune et un cédant, l'un comme l'autre devant probablement consentir quelques concessions pour que l'affaire puisse être conclue.