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Vente en collectifs
Les magasins de producteurs trouvent leur clientèle

Qu’ils soient en bordure du Mans ou en campagne, les magasins de producteurs sarthois semblent garder une bonne santé grâce à une clientèle fidèle, et qui fait le choix de bien manger malgré l’inflation.

Les boutiques à la ferme, magasins de producteurs et de produits locaux représentent parfois une part importante des débouchés de nos agriculteurs sarthois. Récemment, la période de la crise du Covid avait marqué un intérêt soudain du consommateur pour les produits locaux, mais le soufflé était rapidement retombé. En cette période inflationniste où le client doit plus que jamais arbitrer ses choix de consommation, les produits Label et de qualité sont souvent les premiers sacrifiés. Alors que décembre est une période charnière pour le commerce des produits alimentaires, le consommateur est-il au rendez-vous cette fin 2023 ? Pour Arthur Gautier, gérant du Local des producteurs, au Mans, le consommateur cherche avant tout un lieu où il trouve un grand choix de produits. « Pendant la crise du Covid, les gens ne savaient pas quoi faire alors ils sont allés chez les producteurs à côté. Là on est revenu au quotidien et ils cherchent un endroit où on trouve de tout. » Le magasin de l’avenue Bollée semble être aujourd’hui très impacté par la baisse du pouvoir d’achat, bien que l’enseigne n’ait pas «  augmenté ses prix autant que les GMS » « Quand le consommateur entend parler d’inflation, il prend peur et se dit : il faut quand même que je parte en vacances et puisse m’acheter le dernier IPhone- donc c’est le budget alimentaire qui trinque », conclut-il, fataliste. 

Des clients « plus attentifs » 

Les magasins gérés par des collectifs de producteurs, installés en première couronne du Mans, voire en campagne, constatent aussi un changement dans le comportement des consommateurs. «  On voit qu’ils sont plus attentifs, observe Bruno Verrier, maraîcher à Saint-Pavace qui vend la totalité de sa production aux Halles de la Gaudine, magasin implanté à côté de ses serres. Ils viennent plus souvent et prennent moins en volume à chaque fois. » Même écho de Martine Jardin, qui vend une partie de sa viande de bœuf à la Cabane des producteurs, à Mareil-en-Champagne. « Aujourd’hui les clients vont choisir le plus petit morceau de viande pour payer moins cher, même si le prix au kilo reste le même : on le voit surtout sur les marchés. » 

Résidences secondaires 

Ces collectifs de producteurs semblent pourtant pouvoir compter sur une clientèle fidèle, même s’ils ont dû augmenter un peu leurs prix. C’est le cas de la Cabane des producteurs. «  Notre clientèle s’est maintenue et nous voyons même arriver beaucoup de gens qui ont une résidence secondaire près d’ici : ils font leurs course en arrivant et repartent en région parisienne avec des produits locaux. Ce réseau s’est créé au bouche-à-oreille », explique Martine Jardin qui fait partie des 12 producteurs fondateurs. Pour la Cabane, l’activité s’accélère en fin d’année avec les ventes de chapons ou encore de glaces ; le collectif a aussi lancé une offre de paniers garnis pour les entreprises qui fonctionne très bien. « Ce qui fait la réussite de la Cabane, c’est aussi que chaque producteur est responsable de ses produits, et donc de ses invendus. » Résultat : le chiffre d’affaires est en constante progression depuis six ans, si bien que le collectif se voit aujourd’hui obligé de quitter le statut associatif, le nouveau statut n’étant pas encore défini. 

Le choix de bien manger 

Plus près du Mans, aux Halles de la Gaudine, mercredi midi, le magasin se remplit. Au stand commun des maraîchers Bruno et Isabelle Verrier (voir encadré) et du producteur de fruits Dominique Morineau (Assé-le-Boisne), la file de clients s’allonge. L’endroit est idéalement situé entre le Mans nord et sa première couronne : un secteur où la clientèle choisit de ne pas rogner sur son budget alimentaire ? C’est le cas de Joséphine, une cliente dans la queue qui habite quartier Bellevue, à la frontière entre le Mans et Coulaines. « L’alimentation est le principal poste de dépense de notre famille », déclare cette maman de trois enfants qui fait ses courses uniquement dans des boutiques vrac et sur les marchés. Depuis la mise en place de cet espace de vente en 2017, Bruno Verrier a vu la clientèle se fidéliser. « Les Halles ont ramené une population plus jeune, des familles, par rapport aux marchés où il y a beaucoup de personnes âgées. Nous avons de la chance car avec le contexte actuel, nous maintenons une belle fréquentation. Nous sommes aussi entourés de gens qui mangent des légumes et qui acceptent d’y mettre le prix. » La preuve que, près du Mans ou en campagne, les magasins de producteurs continuent de trouver leur clientèle, et devraient tirer leur épingle du jeu en cette période de fêtes. 

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