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Optimiser le génotypage

Le génotypage permet d'élever moins de génisses et d'optimiser le rendement de son cheptel. Seenovia avait donné rendez-vous à une quinzaine d'éleveurs chez Mathieu et Vincent Saussereau à Champrond. 

Le renouvellement est un sujet de plus en plus évoqué en élevage car la Sarthe compte de plus en plus de génisses. Avec des impacts importants en termes de bilan fourrager, occupation de bâtiments et de bilan carbone, notamment sur les animaux improductifs. A ce titre, Xavier Brémondy, responsable du pôle reproduction et génétique à Seenovia, a présenté des outils pour gérer au mieux la stratégie de renouvellement. Depuis le développement de la sélection génomique et la sélection des taureaux, beaucoup d'éleveurs délaissent paradoxalement la génétique sur la voie femelle, un levier de progrès pourtant important car celles-ci apportent la moitié des gènes. "Il y a souvent de très bonnes vaches qui sont largement meilleures que les moins bonnes des génisses mais on ne leur donne pas les mêmes chances", résume le conseiller. L'objectif : proposer un index personnalisé à chaque élevage afin de se réapproprier la génétique de son cheptel. "100 points gagnés en index, c'est globalement 125 kg de lait produit en plus en moyenne sur un cheptel." Dans la Sarthe, presque 40% des élevages pratiquent le génotypage (effectif lorsque au moins 30 % des génisses sont génotypées), un chiffre en hausse constante. Et nul besoin d'être un accro des concours ou d'avoir des vaches qui produisent 12 000 kg. "Faire de la génétique, c'est d'abord définir la vache idéale de votre système, puis de la construire. En fabriquant notamment votre propre ISU." En privilégiant les taux, les mamelles adaptées au robot ou encore une morphologie optimale pour pâturer.

Témoignages d'éleveurs

Le Gaec Saussereau (60 VL Prim'Hostein et Normandes, 80 avec les taries) produit 613 000 litres/an, soit une augmentation de 160 000 litres par rapport à 2021, date de l'installation des frères Saussereau. "On a commencé le génotypage dès le début et le croisement viande lors de la deuxième année, pratique que l'on intensifie, souligne Mathieu. On y voit des bénéfices car on valorise les mâles en taurillons. Entre un pur Noir et un croisé Inra, il y a 60 centimes d'écart sur un kilo de carcasse, sans compter le poids de carcasse plus important (100 kilos) et la consommation qui est différente. On essaie aussi de faire du sexé mâle sur les croisements. On gagne plus d'argent avec des taurillons qu'avec des génisses croisées."  Marie-Charlotte Touroute, conseillère élevage Seenovia alerte néanmoins: "Il ne faut pas négliger pour autant le volume de lait que l'on distribue aux croisés. Sinon, il ne faut pas s'étonner de ne pas les vendre. Même s'ils ne sont pas là longtemps, il faut les pousser un peu."  

Pour Vanessa et David Pioger, éleveurs de cinquante Prim'Holstein à Théligny, l'heure est aux premières analyses après, également, trois ans de génotypage. "On n'a pas encore passé le cap des sexés car on a déjà beaucoup trop de génisses, confie David. Depuis la génomique et le sexage, il n'y a plus de débouchés pour les amouillantes.  Aujourd'hui, on a compris qu'il faudrait aller dans ce sens pour optimiser les résultats. On fait de plus en plus de croisées pour limiter le nombre de génisses. Cela a un coût mais c'est aussi un état d'esprit. Depuis notre installation en 1998, nos habitudes sont bien ancrées et il est toujours difficile de faire évoluer un système qui fonctionne plutôt bien. Mais on se renseigne pour s'améliorer et on va y arriver ! Avoir moins de bêtes et les meilleures..."

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