Jeunes Agriculteurs
Ouvrir le champ des possibles
Le Forum Instant Jeunes Agris (FIJA), évènement des JA, s'est tenu mardi à l'AgroCampus de Rouillon. Un moment privilégié pour faire découvrir aux jeunes toutes les facettes du métier.
Les JA 72 ont attiré 300 collégiens et lycéens pour le FIJA qui se déroule tous les deux ans avec comme dessein de donner toutes les informations nécessaires aux aspirants à une installation. Mardi, ceux-ci ont eu tout le loisir de rencontrer les partenaires présents pour les conseiller dans leur parcours à l'installation mais aussi de visiter un lieu concret, la ferme-école de la Germinière, en compagnie des responsables et des salariés de la structure. Et en ouverture de la journée, lors de la conférence installation-transmission organisée par la Chambre d'agriculture dans un amphithéâtre comble, ils ont pu échanger avec Adrien Grudet, agriculteur installé à Chaufour-notre-Dame voici un an en vaches laitières, en cultures et transformation de farine à la ferme. Mais aussi noter les conseils des experts réunis - Aline Julienne (AS Cefiga) et Laëtitia Chalopin (Crédit Agricole) - sur les étapes et démarches pour une installation réussie. "Adrien a beaucoup insisté sur le temps de travail, un sujet au coeur des motivations des futurs agriculteurs, a rappelé Xavier Anquetil, animateur de la table ronde avec Manon Hureau. Adrien a notamment utilisé le logiciel de la Chambre d'agriculture pour le calculer. Ayant été salarié pendant six ans comme électricien, il faisait beaucoup d'heures. Alors il était important pour lui de caler son temps de travail avec sa conjointe. Aujourd'hui, en tant qu'exploitant, il travaille beaucoup mais il maîtrise son emploi du temps, ce qui était son son souhait."
La deuxième partie dédiée à la transmission a réuni Bertrand Patry (Safer), des cédants, Christine et Jean-François Girard, ainsi que leur repreneur Yohan Soulis à Pezé-le-Robert, ces trois derniers s'étant rencontrés lors d'un Farm Dating de la Chambre d'agriculture. Les cédants ont confié avoir anticipé leur transmission dix ans avant leur retraite. Le couple a également pris sous son aile Yohan lors de huit mois de stage de parrainage, ce qui lui a permis de monter en compétences et d'anticiper le changement de système. Les cédants avaient en effet 50 vaches laitières et un poulailler de 1 300 m2 pour le groupe Michel. Alors que Yohan a repris l'exploitation, avec le bâtiment de volailles mais en stoppant l'élevage laitier pour 25 vaches allaitantes. Un changement nécessaire pour réduire son temps de travail puisqu'il travaille seul à la ferme. Bref, une transmission fluide et transparente car les fondations étaient solides, notamment grâce à un esprit de confiance mutuelle. "La principale raison d'une transmission qui se passe mal, c'est une mauvaise communication, souligne Xavier Anquetil. Il est nécessaire que les deux soient ouverts d'esprit. D'un côté, le cédant doit montrer de la bienveillance et de l'indulgence, de l'autre, le repreneur doit être à l'écoute et prendre en considération le système auquel tenait le cédant. Dans les deux cas, le compromis est le mot-clé d'une transmission réussie."