Chambre d'agriculture
Philippe Dutertre prend la relève
Le 5 juin, Philippe Dutertre, agriculteur à Chemiré-le-Gaudin, a été élu président de la Chambre d'agriculture de la Sarthe, à la suite d'Olivier Lebert. La session élective a aussi abordé le défi de l'eau, de sa qualité au partage de la ressource.

Jeudi 5 juin, les élus de la Chambre d'agriculture de la Sarthe, réunis en session élective, se sont prononcés pour choisir leur nouveau président en présence du préfet Emmanuel Aubry. Le président élu suite aux dernières élections Chambre de janvier 2025, Olivier Lebert, a en effet fait le choix de démissionner pour se consacrer à ses mandats de président de la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire et de secrétaire général de Chambres d'agriculture France, où il est notamment en charge de bâtir le « projet stratégique » des Chambres. Il souligne « les enjeux importants » à l'échelle départementale, qui méritent que l'on s'y consacre pleinement.
Face à Benoît Bulot, qui s'est porté candidat pour représenter la Coordination rurale, c'est Philippe Dutertre, 1er vice-président, qui a obtenu le plus de voix, soit 22 voix contre 4 pour l'opposition et 1 vote blanc. « Avec le bureau, nous continuerons de donner une ambition, de donner l'envie d'entreprendre, pour offrir une alimentation choisie aux citoyens, en redonnant goût à l'élevage qui structure nos paysages et en soutenant les filières qui donnent de la rémunération. Je défendrai une agriculture diversifiée impliquée dans les territoires, pour que les agriculteurs.trices soient reconnu(e)s dans leur travail et avec une rémunération juste », a-t-il déclaré tout en remerciant « le soutient du réseau syndical ».
Olivier Lebert, 1er vice-président
Sur proposition de Denis Pineau, le président sortant Olivier Lebert a été pressenti pour endosser la mission de 1er vice-président : face à Claire Brault (confédération Paysanne) qui s'est présentée « pour la représentativité », il a remporté le vote à main levée. « Cette élection s'inscrit dans une continuité, » a réagi le préfet Emmanuel Aubry, revenant sur sa relation avec Olivier Lebert, « marquée par nos indépendances respectives mais toujours dans le respect et dans un esprit constructif. » Il s'est ensuite tourné vers le nouveau président pour lui assurer « l'écoute des services de l'Etat concernant les défis à venir », rappelant « les avancées obtenues depuis plus d'un an » -loi d'orientation agricole, mesures sur la partie fiscale ou encore simplification normative.
Focus sur le défi de l'eau
Le nouveau président, agriculteur à Chemiré-le-Gaudin, connaît bien les défis actuels et à venir de la profession. Outre le défi sanitaire et les maladies vectorielles que nos éleveurs doivent gérer, le défi de l'eau est au coeur des préoccupations, tant sur le plan de la gestion du déficit quantitatif que sur la qualité, notamment au niveau des huit captages prioritaires sarthois. « L'échec n'est pas une option », a déclaré le préfet au sujet du plan en cours sur la zone de captage de Pentvert, où la concentration en nitrates est sous haute surveillance.
L'autre dossier est celui de l'accès à la ressource, avec en perspective une diminution des débits de l'ensemble de nos cours d'eau, et donc de la disponibilité pour l'irrigation, du fait du dérèglement climatique -hausse des températures, de la fréquence des vagues de chaleur, de la durée des sécheresses ou encore survenue de vents séchants. Virginie Guichard, cheffe du service eau-environnement à la Chambre régionale d'agriculture, a rappelé la méthode d'analyse HMUC (hydrologie, milieux, usages et climat) utilisée par la Chambre d'agriculture pour évaluer les volumes prélevables. Sur le département, seul le bassin de Sarthe Aval voit son étude HMUC toucher à sa fin, atteignant le point clé de la répartition des usages. « La majorité des surfaces sarthoises n'étant pas irriguées, l'irrigation n'est qu'un des aspects de la question de l'eau », souligne Virginie Guichard, revenant sur les leviers agronomiques pour retenir l'eau et limiter l'érosion à l'échelle de la parcelle.
Projets de stockage
Reste la question de la régulation et du stockage en hiver, et du laborieux parcours des porteurs de projet. Il a ainsi été mis en évidence que sur 21 pré-projets de stockage travaillés entre 2021 et 2024, la quasi totalité a eu un avis favorable ou un accord de l'administration, mais que 13 d'entre eux n'ont pas donné suite en raison de freins divers : réglementaires, technico-économiques, disponibilité du foncier ou, tout simplement, découragement des porteurs de projet.