FDSEA
Un débat interactif pour co-construire la future Pac
La FDSEA tenait son Conseil fédéral sur le thème crucial de la Pac post-2027. Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA, était l'invité d'honneur pour échanger sur le travail de fond mené par le réseau et sur les revendications prioritaires pour l'agriculture française.
La soirée s'est distinguée des années précédentes par un débat interactif et dynamique sous un format novateur. Hervé Lapie a ainsi pu échanger avec les adhérents sarthois, en étant directement interpellé par les préoccupations du terrain. Le débat a ainsi été mené sous forme d'interview par Pascal Jousse, vice-président de la FDSEA, secondé par Noémie Houssay, animatrice, qui a joué le rôle de modératrice et de porte-parole de la salle. C'est grâce à un outil numérique que les participants ont pu réagir, poser leurs questions et faire des commentaires en temps réel permettant ainsi un débat réactif et dynamique. Les échanges, très proactifs entre les intervenants et la salle, ont ainsi permis d'aborder les sujets les plus sensibles de la Pac, garantissant une soirée axée sur les attentes des participants.
Pac : budget et simplification
Au centre des discussions, l'enjeu de la Pac post-2027 a été abordé sous l'angle des revendications fermes de la FNSEA. L'élu national a insisté sur l'intérêt de maintenir un budget de la Pac à la hauteur et équivalent à l'actuel pour assurer la stabilité et la production alimentaire française et européenne. La deuxième exigence majeure porte sur la simplification : les agriculteurs demandent une politique moins normative et plus cohérente pour sécuriser les investissements sur le long terme. Bien que le plus important à ce stade semble de sanctuariser un montant, les débats avec la salle ont souligné la nécessité d'un ciblage efficace des aides pour soutenir le renouvellement des générations et le changement climatique. Hervé Lapie a rappelé que l'Europe est sous l'influence des ONG qui exercent une pression constante à Bruxelles, rendant les agriculteurs minoritaires dans les négociations. Le travail syndical passe par un lobbying continu avec les eurodéputés afin de défendre les revendications des agriculteurs français. Alors que le 16 juillet dernier, la FNSEA manifestait à Bruxelles pour défendre les intérêts des agriculteurs français, une piqûre de rappel pourrait s'avérer nécessaire dans les semaines à venir. En effet, une mobilisation serait envisagée à la mi-décembre, à Bruxelles pour défendre notamment le budget de la Pac, annoncé aujourd'hui en baisse de 20 à 25%.
Sur le front de l'actualité
La soirée s'est conclue par un chapitre actualités, où ont été détaillés les chantiers en cours, démontrant l'engagement syndical sur tous les fronts : gestions de l'eau, projet de Loi de finances, sanitaire, etc. Il a été notamment question du MACF (Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières) que l'UE souhaite imposer. Cette taxe, qui vise à imposer une taxe carbone sur l'importation d'engrais -estimée entre 100 et 150 € la tonne- est jugée inacceptable car la France importe 43 % de ses engrais. Elle ferait exploser les coûts de production. La FNSEA demande un report de cette taxe pour permettre au marché des engrais de se rétablir et d'obtenir une renégociation de la MACF.
Sur le sanitaire, il a expliqué les raisons de l'abattage total des lots infectés par la DNC dans les Savoie. "Emotionnellement, ça a été très dur pour les éleveurs mais cette décision courageuse a sauvé la filière bovine française. Les éleveurs savoyards ont ainsi empêché la propagation du virus, qui aurait entraîné la fermeture des frontières, à long terme, et l'effondrement des cours" témoignait Hervé Lapie.
Renouvellement syndical
Enfin, la soirée a servi aussi de rampe de lancement pour la mobilisation en vue du renouvellement syndical de janvier 2026. La force du réseau FDSEA réside dans sa capacité de proximité. "Face à la lourdeur des dossiers nationaux et européens, l'engagement de la prochaine génération de responsables est indispensable pour continuer à obtenir des résultats concrets, tangibles et durables pour les agriculteurs sarthois" a rappelé Denis Pineau en conclusion de la soirée.