4 jours du Mans
Une édition réussie malgré tout
Bien qu'un peu frustrante pour les éleveurs présents comme pour ceux qui n'ont pas pu emmener leurs animaux, l'édition 2025 de la foire des 4 jours du Mans a tenu son rang, avec un beau concours national Bleu du Maine (lire page suivante) et une ambiance malgré tout plutôt positive autour de l'élevage, en dépit des tourments sanitaires du moment.






"On est contents d'être là". C'est ce qui ressortait le plus souvent dans les travées de la foire parmi les éleveurs qui concouraient aux 4 jours du Mans, et qui pour certains en avaient été privés l'année dernière, déjà pour des raisons sanitaires. La seule race, et non des moindres, qui manquait à l'appel, était la Charolaise, dont les responsables du syndicat de race avaient décidé d'annuler le concours inter-départemental, 80 % des élevages ayant été testés positifs à la FCO. "Nous avons une pensée pour tous nos collègues absents, qui je l'espère reviendront en force l'année prochaine" déclarait le président de la société des agriculteurs, Olivier Pousse, en introduction de la visite officielle. Faute de pouvoir emmener leurs animaux, les éleveurs absents sont malgré tout venu faire un tour à la foire, "d'ailleurs le repas des éleveurs a une nouvelle fois fait carton plein le samedi soir" se félicitait Olivier Pousse.
Non au Mercosur
Dans une conjoncture plutôt favorable aux éleveurs laitiers comme bovins viande, la visite officielle vendredi, en présence, entre autres, du nouveau préfet Sébastien Jallet, du maire du Mans Stéphane Le Foll, des députés Eric Martineau, Julie Delpech, Marietta Karamanli, Elise Leboucher et des sénateurs Jean-Pierre Vogel et Thierry Cozic, a principalement été marquée par l'intervention de la FDSEA sur la question du Mercosur. Harnachés avec des panneaux illustrant les différences normatives entre l'agriculture européenne et sud américaine, une vingtaine d'agriculteurs ont dénoncé par la voix de leur président Denis Pineau "un accord toxique pour l'élevage européen, français et sarthois, une trahison pour les éleveurs !". Et pas seulement pour la viande bovine dont 50 % de plus de pièces de bœuf pourraient arriver sur le territoire européen, mais aussi pour la volaille avec un accord qui "représenterait 10 % de la consommation européenne" poursuit le responsable syndical. "Et bien sûr, on n'arrivera pas à le voir parce que souvent, ça sera dans des plats transformés et dans la restauration hors foyer. C'est de l'importation cachée !". La FDSEA qui dénonce le "passage en force" de la Commission européenne en appelle désormais au Chef de l'Etat : "Aujourd'hui c'est lui qu'on veut voir se positionner et nous dire quel type d'agriculture il veut, avec quoi il veut nourrir les consommateurs français". Pour les députés de son camp, comme pour la majorité des députés français, la position est claire : c'est "Non au Mercosur". La députée Ensemble pour la République Julie Delpech n'hésitait d'ailleurs pas à s'afficher avec un panneau de la FDSEA (photo ci-dessous). Le problème est que nos Parlementaires français n'auront sans doute plus leur mot à dire, la Commission ayant décidé de scinder en deux l'accord commercial, se passant par ce biais de l'avis des Parlements nationaux. Mercredi, c'était au tour du Conseil départemental de la Sarthe de dénoncer publiquement dans un communiqué ce projet d'accord entre l'UE et le Mercosur et l'insuffisance de ses "clauses de sauvegardes". Ce thème sera au cœur de la mobilisation nationale annoncée par la FNSEA le 26 septembre prochain (lire page 2), le syndicat majoritaire dénonçant l'absence de cohérence stratégique pour l'agriculture d'une Europe ouverte aux quatre vents (Mercosur, Ukraine, taxes Trump...). L'agriculture et l'élevage, comme du reste l'ensemble des acteurs économiques, rêvent au contraire d'un minimum de stabilité et qu'un cap clair soit fixé.