Aller au contenu principal

Nest born
Voir éclore et grandir ses poussins

A Mansigné, Nicolas Verdier a choisi la technique du nest born pour élever ses poulets avec Huttepain. Il reçoit ses poussins quelques jours avant l'éclosion, ce qui lui apporte un avantage sur la croissance et la santé des volailles, et correspond à son idée du bien-être animal.

L'éclosion dure 24 à 48 heures, tout au plus : Nicolas Verdier surveille attentivement cette phase depuis le bureau de ses poulaillers. L'éleveur, installé en 2019 à Mansigné, a fait le choix avec Huttepain Aliment d'élever des poulets selon la technique du nest born, qui consiste à accueillir les œufs dans ses bâtiments, et d'inclure ainsi la naissance dans le cycle de production.

Nicolas Verdier a fait construire ses deux poulaillers de 1 800 m² a côté de l'exploitation de son papa Jean-Pierre, qui conduit 130 ha de cultures et un élevage de porcs. Faute d'avoir réussi à concrétiser un projet de reprise, cet ancien chauffeur qui a livré des aliments pendant dix ans pour Agrial, Sanders et Alifel, a finalement acheté 2 ha de terres familiales pour démarrer son activité. " J'aime la volaille car c'est une production technique, à rotation rapide (35 jours de cycle pour le poulet et 10-15 jours de vide sanitaire) qui fait que l'on voit rapidement le résultat de son travail. "

Le projet d'installation représente, en 2019, une enveloppe d'environ 1 million d'euros pour des bâtiments respectant la charte Nature d'Eleveurs, équipés d'une dalle béton, d'un système de ventilation dynamique latérale et longitudinale, de 4 canons à gaz pour le chauffage. Cette conception récente est idéale pour la pratique du nest born qu'Huttepain souhaite développer chez ses éleveurs : la dalle permet de rouler sans risque les chariots d'œufs à leur installation et la bonne isolation amortit le coût de chauffage supplémentaire engendré. " Mon technicien m'a rapidement motivé pour cette technique qui correspond à ma vision du bien-être animal, raconte l'éleveur. J'étais pressé de le faire !

Une préparation rigoureuse

Le 1er février dernier, les œufs arrivés deux jours plus tôt avaient déjà atteint un taux d'éclosion de 83%. Pour les accueillir, Nicolas Verdier a préparé rigoureusement son bâtiment. A J-6 (le jour 0 correspond au premier jour de vie des poussins), il a préchauffé à 25°C, puis à 29°C à J-5. " A J-4, j'installe ma litière et je monte la température à 34,5°C précisément ", poursuit l'éleveur qui étale d'abord des miettes de paille puis, pour les nids, de la farine de paille sur des bandes de 2 m de large et 5 cm d'épaisseur. 

L'installation, réalisée à l'aide d'une machine qui aspire 300 œufs à la fois et les dépose, demande moins de main d'œuvre que la mise en place traditionnelle. " Pour 40 000 œufs, 2 personnes suffisent -moi et le chauffeur du camion du couvoir (BD France), qui est formé à la machine-, tandis qu'il faut 4-5 personnes pour mettre en place autant de poussins. " Certains œufs sont déposés dans des ovoscans, des capteurs contenant 4 œufs et qui en enregistrent la température en temps réel. Le suivi de cette donnée, en plus des paramètres d'ambiance, est primordial pour assurer la réussite de l'éclosion.

Meilleur démarrage de croissance

Le lendemain de la mise en place, l'éleveur a déposé les bandes de papier d'aliment et les gamelles, avant d'abaisser les pipettes et d'augmenter la lumière à J-1. Après la naissance, il est en charge de retirer les œufs non éclos et de vacciner les poussins. 

Sur son ordinateur, Nicolas Verdier visualise ses courbes de paramètres. La température des œufs, surtout suivie à l'installation, doit être comprise entre 97 et 100°F et rester la plus constante possible.

L'éleveur apprécie la technique du nest born pour la bonne image qu'il renvoie de l'élevage ; d'ailleurs, il lui arrive souvent de montrer les œufs en train d'éclore à des amis non issus du milieu agricole. Sur le plan technique, il constate un meilleur démarrage de croissance : " à J+10 on a un poids plus élevé qu'en mise en place traditionnelle. " Il estime que la charge de travail n'est pas supérieure, si ce n'est la vaccination, réalisée par nébulisation et traditionnellement faite par le couvoir, qui représente du temps (une demi-heure par bâtiment) et un surcoût estimé à 10 ct/m². " Si l'on prend en compte le vaccin, le gaz en plus pour chauffer et la farine pour les nids, le nest born engendre un surcoût de près de 60 ct/m², souligne-t-il. Mais il est compensé par la meilleure croissance. Ajoutez à cela le fait que l'on paie les poussins viable à 7 jours ; l'idée est de pratiquer un tri sévère pour éliminer tous ceux qui ne vont pas bien et qui pourraient contaminer le lot. "

Avantage sanitaire

L'avantage est aussi sanitaire, avec des animaux qui naissent et grandissent dans le même lieu, évitent les transports source de contamination, limitant les interventions avec un antibiotique en cours de lot. " Tout le monde y gagne puisque cela évite le coût associé pour l'éleveur et le déclassement engendré à la commercialisation.

Nicolas Verdier, aujourd'hui convaincu par le nest born, ne reviendrait pas en arrière, " rien que pour le confort de travail ", et continuera d'ouvrir les portes de son élevage aux curieux de voir éclore ses poussins. 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Réussir Agri72

Les plus lus

Dominique Rousseau
" Le marché peut se retourner du jour au lendemain"
Dominique Rousseau, responsable de la section grandes cultures de la FDSEA et président de la FRSEA, fait le point sur la…
Antoine Cusson, directeur adjoint d'AS Cefiga.
La facture électronique, c'est maintenant qu'il faut s'engager
L'obligation pour les entreprises établies en France d'émettre et de recevoir des factures électroniques s'appliquera…
Sécuriser ses stocks : " Il faut être opportuniste "
Les analyses de maïs ensilage réalisées pour la Sarthe par Seenovia indiquent une bonne valeur alimentaire malgré des volumes…
Le Rassemblement National (Pierre Vaugarny, Marie-Caroline Le Pen, Romain Lemoigne et Vincent Le Dimeet), Les Républicains (Clément Coulon, en haut à droite) et Les Ecologistes (Axel Lambert, en-dessous) ont répondu à l'invitation et sont venus entendre les préoccupations des agriculteurs sarthois.
Pac, Mercosur, normes : FDSEA et JA interpellent les politiques
Face à des décisions jugées "incohérentes" et "menaçantes" et dans la continuité de la mobilisation du 26 septembre,  la…
Les agriculteurs ont mené des opérations de contrôle d'origine et de " stickage "  chez les grossistes de la Restauration hors domicile, Metro et Promocash, au Mans.
"Ne consommons pas l'agriculture que nous ne voulons pas produire !"
La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de la Sarthe étaient en action vendredi dernier pour dénoncer la concurrence déloyale et les…
Localisation des foyers de « volailles », foyers chez les oiseaux captifs et cas sauvages détectés en France métropolitaine depuis le début de la saison (le 01/08/2025) et sur les quatre dernières semaines. Les zones à risque particulier (ZRP) et zones à risque de diffusion (ZRD) sont représentées respectivement en violet et jaune sur le fond de carte (source : Commission européenne ADIS le 20/10/2025).
L'Influenza aviaire détectée en Pays de la Loire
Après un cas d'IAHP détecté à Nort-sur-Erdre (44) en fin de semaine dernière, un nouveau foyer a été recensé en Vendée, dans un…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 133€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Agri72
Consulter l'édition du journal Réussir Agri72 au format numérique
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois