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Yoplait mise sur le
yaourt en brique

L'usine Yoplait du Mans veut réinventer le yaourt grâce à son format brique lancé en janvier 2024. Ce produit familial innovant est une façon de mieux valoriser le lait des éleveurs collectés par Sodiaal.

En zone industrielle sud du Mans, l'entrée de l'usine Yoplait est bien gardée, normes d'hygiène et secret industriel obligent. C'est là que sont élaborés les produits de quelques marques phares du groupe, aimées des familles, comme Panier de Yoplait, Câlin ou Perle de lait. Depuis janvier, une nouvelle gamme veut réinventer la catégorie yaourt : le Yoplait en brique, remettant ainsi à l'honneur la « marque à la petite fleur » créée par la coopérative Sodiaal en 1965.  

Le site du Mans a bien changé depuis sa création en 1966 : après une extension de bâtiment en 2005, il s'étend désormais sur 100 000 m² de terrain pour un total de 34 000 m² de bâtiments, 12 lignes produisant 144 000 t de produits soit 23 t/heure, avec une équipe de 300 salariés. Le groupe Yoplait enregistre, avec ses trois sites de production -le Mans, Monéteau (89) et Vienne (38), un chiffre d'affaires de 786 millions d'euros en Europe hors franchise en 2023. 

Dix millions d'euros investis

En 2021, Yoplait renoue avec ses racines coopératives en réintégrant Sodiaal ; à cette occasion, la fleur Yoplait a regagné un pétale, perdu au fil du temps, pour retrouver ses six pétales symboles des six coopératives initiales fusionnées pour créer Sodima en 1964, devenu Sodiaal en 1989. Depuis, l'entreprise n'a cessé d'investir pour croître avec, sur le site du Mans, une enveloppe de dix millions d'euros consacrée notamment à moderniser la plateforme logistique et développer la production du nouveau yaourt en brique. L'usine mancelle reçoit aujourd'hui chaque année 150 millions de litres de lait cru collectés dans un rayon de 100 km (250 exploitations en Sarthe).

Après le lancement du Skyr, ce yaourt enrichi en protéines lancé en 2020 et qui rencontre un très franc succès auprès des consommateurs, Yoplait innove de nouveau en créant son yaourt en brique. «Yoplait a une ADN pionnière, en créant il y a 50 ans le yaourt aux fruits, puis le yaourt à boire et le yaourt en tube ; nous avons même fait la première pub à la té- lé ! » souligne Myriam Riedel-Kienzi, directrice marketing chez Yoplait. L'idée : créer un produit familial (accessible en termes de prix pour le consommateur), pratique (il permet de doser la quantité que l'on veut) et symbole de l'engagement RSE de l'entreprise avec moins d'emballage et plus de recyclabilité.

-75% de plastique

Le yaourt en brique de 750 g a mobilisé une équipe de 30 personnes, notamment de l'équipe R&D basée à Vienne, et nécessité 18 mois de développement pour mettre au point la recette et créer la ligne de conditionnement. Le yaourt est fabriqué en choisissant des ferments spéciaux et, une fois conditionné, subit un traitement resté secret industriel, tout cela dans le but de lui conférer une texture suffisamment fluide pour qu'il soit versé, mais assez épais pour être mangé à la cuiller. L'emballage (fabriqué par Elopak), a été conçu en carton, permettant de diviser par 2 la quantité d'emballage et par 4 la quantité de plastique par rapport à un emballage en pots. Il est aussi muni d'un bouchon attaché, anticipant ainsi la réglementation, et « se plie comme un tube de dentifrice, pour qu'il ne reste rien du produit une fois jeté. »

Valoriser le lait des éleveurs

A l'intérieur de l'usine, dans l'atelier yaourts, la nouvelle ligne de conditionnement est opérationnelle depuis novembre dernier. Entièrement automatisée, elle saisit les emballages en carton, les déplie, soude le bouchon puis stérilise l'intérieur à la lumière pulsée. Les briques sont remplies de yaourt avant de subir le dernier traitement, gardé confidentiel, puis sont palettisées et stockées en chambre froide. Le site du Mans se donne pour objectif de produire 6 000 t de yaourt en brique sur les 144 000 t de produits fabriqués par an. Ce yaourt pionnier est pour le moment distribué sur le marché français -dans les pays nordiques, le format brique est déjà très présent- avec un prix conseillé à 1,99 € la brique en grande surface.

Pour Jean-Pierre Faucon, éleveur mayennais et président de la région Pays de Loire de Sodiaal, innover sur l'ultra-frais est une façon mieux valoriser le lait des éleveurs. «  Continuer à développer l'ultra-frais, dont le taux de marge est meilleur comparé à des produits basiques, comme le lait juste embouteillé, est très important pour la coopérative. »

Un projet de station d'épuration

Au Mans, les investissements devraient se poursuivre avec, dès 2025, le projet de doubler la capacité de production du Skyr, dont le marché est en pleine croissance. L'usine, qui a déjà optimisé ses process pour réduire sa consommation d'eau (-30% entre 2018 et 2023) et d'électricité -malgré l'arrivée de nouveaux outils-, prévoit de monter sa propre station d'épuration pour traiter ses eau usées. « Ces eaux, qui sont aujourd'hui traitées à la Cum (communauté urbaine du Mans), pourraient être réinjectées dans nos circuits, pour réduire encore notre consommation », conclut Guillaume Bavant, le directeur de l'usine.

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