"Le BPREA
ouvre l'esprit"
ouvre l'esprit"
Deuxième volet de notre série BPREA avec la Fertoise Virginie Méliand, 33 ans, ex-mandataire judiciaire et future éleveuse de bovins laitiers.
Quel a été ton parcours avant de t'inscrire au BPREA bovin lait ?
Je suis originaire de la Ferté-Bernard. Pendant dix ans, j'ai été mandataire judiciaire dans une association à Chartres. Puis je suis passée par le dispositif "Transition Pro", donc encore salariée de mon employeur pendant ma formation.
Qu'est-ce qui t'a incitée à bifurquer vers le métier agricole ?
Parce que mon conjoint est agriculteur, installé dans la ferme familiale à Moulhard, dans le Perche de l'Eure-et-Loir. Son père est à la retraite et sa mère, l'étant bientôt, il y a un besoin de main d'œuvre. J'ai aussi sauté le pas car le métier d'éleveuse me plaît. Je le pratique déjà pendant les week-ends et les vacances. C'est un univers qui ne m'est pas inconnu car mon père est ouvrier agricole à Tuffé.
Quelles sont les productions de l'exploitation ?
Nous sommes en polyculture-élevage sur 119 hectares avec 70 Prim'Holstein et 160 taurillons charolais. Je suis amenée à reprendre l'atelier des laitières où nous pouvons compter sur un robot Lely depuis l'installation de mon conjoint. Sa mère avait des soucis au niveau du cou, des épaules et il était temps de moderniser les conditions de travail. Je gérerai aussi la partie administrative et j'aimerais apporter un atelier de transformation pour pasteuriser du lait en vente directe. J'ai d'ailleurs pris l'option "Transformation" cette année en plus de celle "Agro-équipement" pour m'habituer au matériel agricole.
Pourquoi avoir choisi l'AgroCampus de la Germinière ?
J'aurais pu en effet prendre le chemin de la Saussaye à Chartres mais l'établissement est davantage axé sur la culture. Mais j'ai suivi les traces de mon conjoint qui a fait tout son parcours ici du BEP au BTS ACSE. Un module "diagnostic" m'a permis de faire un état des lieux de l'exploitation où je fais mon stage.
Combien de stages sont prévus pendant la formation ?
Trois, sur des périodes de trois semaines : un en octobre, un fin février et un dernier en avril-mai.
La question du financement d'une installation est cruciale (prêt bancaire, DJA...). Etes-vous sensibilisés à cette question ?
Nous l'avons été lors d'une réunion d'information organisée à l'automne avec le Crédit Agricole, la Chambre d'agriculture et tous les partenaires du monde agricole : MSA, assurances, etc... C'était enrichissant.
Quel cours t'intéresse le plus ?
La fiscalité. En tant que mandataire, j'ai quelques facilités dans le domaine patrimonial et juridique !
Faites-vous des visites d'exploitations ?
Oui, cela permet de se rendre compte de la diversité des exploitations. C'est surtout intéressant de voir des exploitations semblables à la nôtre mais qui ne sont pas conduites de la même façon.
Tu as l'air pleinement satisfaite des cours dispensés. Mais y a-t-il des contraintes...
En effet, tous les cours me conviennent ainsi que la qualité des enseignants. Ceux-ci nous encouragent, nous donnent du temps pour travailler et préparer les examens. La contrainte est comparable à celle de beaucoup d'étudiants : ne pas décrocher du rythme des semaines qui est dense - 35 heures par semaine du lundi au vendredi - et bien sûr réussir les épreuves pour valider le diplôme, comme celle avant les vacances sur la commercialisation. Mon autre contrainte est plus personnelle car j'ai un enfant de trois ans et je dois attendre qu'il soit couché pour me remettre au travail !
Te sentiras-tu suffisamment armée pour embrasser ce nouveau métier plein de défis ?
Je suis confiante pour mon installation en 2025. C'est déjà un métier que je côtoie tous les jours. Mais je partirai aussi avec de nouvelles connaissances et une vision différente de mon conjoint. On pourra se compléter. Le BPREA est en effet un levier pour s'ouvrir l'esprit et ne pas rester sur un seul mode de fonctionnement.